Sites rupestres du Tadrart Acacus

Brève description

 

À la frontière du Tassili n’Ajjer algérien, également site du patrimoine mondial, ce massif rocheux est riche de milliers de peintures rupestres de styles très différents dont les plus anciennes remontent à 12 000 ans environ av. J.-C., les plus récentes pouvant être datées du Ier siècle de l’ère chrétienne. Ces peintures reflètent les modifications profondes de la faune et de la flore, ainsi que les divers modes de vie des populations qui se sont succédé dans cette partie du Sahara.

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Description longue

Le massif du Tadrart Acacus possède des milliers de peintures rupestres de différents styles, datables entre 12000 et 100 av. J.-C., qui reflètent les changements importants intervenus dans la flore, dans la faune, ainsi que dans le style de vie des populations qui se succédèrent dans cette zone du Sahara.

Cette vaste région montagneuse de plus de 250 km2, qui est aujourd’hui un désert, se trouve dans le Fezzan, à l’est de la ville de Ghat. C’est l’un des plus extraordinaires panoramas au monde, qui renferme d’innombrables merveilles naturelles : dunes, pitons isolés émergeant d’étendues de sable et érodés selon les formes les plus étranges, arches pétrifiées, canyons creusés par d’anciennes rivières.

Les peintures rupestres et les gravures de différents styles sont disséminées dans presque toutes les vallées. Elles représentent des scènes de chasse ou de la vie quotidienne, des danses rituelles, ou encore des animaux. Le site inclut aussi le désert de Murzuch, qui a conservé des traces des différentes phases du paléolithique.

Les missions archéologiques italo-libyennes qui se sont déroulées dans le Tadrart Acacus, sans interruption, depuis 1956, sous la direction de Fabrizio Mori et de Paolo Graziosi, ont permis de cataloguer, en dehors de sites qui ont livré un grand nombre d’objets en pierre ou en céramique, découverts sur une aire de plusieurs milliers de kilomètres carrés, de nombreux sites d’art rupestre, qui comprennent des centaines de décors gravés et des milliers de peintures.

Comme dans le Tassili n’Ajjer, en Algérie, différents changements climatiques ont porté à des modifications dans la flore et dans la faune, ainsi que dans le style de vie des populations locales, qui permettent de définir différents styles artistiques :

  • au cours de la phase naturaliste, correspondant à la dernière phase du pléistocène (12000-8000 av. J.-C.), de nombreuses gravures rupestres représentent les grands mammifères de la savane : éléphants, rhinocéros, etc.
  • au cours de la phase des têtes rondes (vers 8000-4000 av. J.-C.), gravures et peintures rupestres ont coexisté, et des scènes religieuses apparaissent ; la faune était alors typique des climats humides.
  • la phase pastorale, à partir de 4000 av. J.-C., est la plus importante en terme de nombre de peintures et de gravures ; les parois décorées des grottes et des abris sous roche présentent alors de nombreux troupeaux de bovidés.
  • la phase du cheval, à partir de 1500 av. J.-C., est caractéristique d’un climat semi-aride qui entraîna la disparition de certaines espèces, et l’apparition du cheval domestique.
  • la phase du chameau (Ier siècle av. J.-C.) correspond à une intensification du climat désertique. Le dromadaire, alors apparu dans la région, devint le sujet principal des dernières peintures rupestres.

Source : UNESCO/CLT/WHC

UNESCO

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