Maroc, une révolution en douceur?

Après l’attentat de Casablanca perpétré en 2003 qui fit 45 victimes, c’est  Marrakech et sa célèbre place Jama el Fnaa qui ont été, le 28 avril, la cible du terrorisme islamiste. Pour l’heure les doutes pèsent sur Aqmi. Le dernier bilan de l’attentat  fait état de 16 morts. Les Marocains, qui ont condamné à l’unanimité cet attentat, sont choqués, tristes et continuent de revendiquer leur caractère pacifique. Ils craignent, en outre, de voir ralentir le processus des réformes démocratiques annoncées par Mohammed VI.

Ce drame intervient à un moment délicat. En effet le Maroc n’est pas épargné par le vent de protestation qui souffle sur l’ensemble des pays arabes. La troisième grande manifestation organisée dimanche 24 avril à l’échelle nationale a rassemblé plusieurs milliers de personnes. C’est de loin à Casablanca que la contestation a été la plus vive avec environ 5000 manifestants.

Le régime semble avoir choisi de ne pas se heurter frontalement à un mouvement, là encore, composé en grande majorité de jeunes. Cette jeunesse, qui refuse de voir sa révolte récupérer par les partis, incarne à elle seule ce sentiment de dégoût et de ras le bol face à l’absence de perspectives qui enlisent leur avenir. Les revendications sont une fois de plus très proches de celles exprimées dans les autres pays arabes : changements, réformes démocratiques, et surtout lutte contre la corruption.

Cinq questions à la journaliste free lance Rim Mathlouti

Pensez-vous qu’à l’exemple d’autres pays arabes, la révolte des jeunes marocains peut croître au point d’inquiéter réellement la monarchie?

Je pense que la révolte des jeunes marocains inquiète déjà la monarchie. Elle y a répondu rapidement et gagne du temps en annonçant un changement de la constitution en juin. Changement qu’elle promet depuis 10 ans.

Nathalie Galesne

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