Ce que je sais de Dominique Strauss-Kahn

Je ne sais pas ce qui s’est réellement passé, avant-hier, samedi, dans la chambre du désormais fameux hôtel Sofitel de New York.

Je ne sais pas – personne ne le sait puisque rien n’a filtré des déclarations de l’intéressé – si Dominique Strauss-Kahn s’y est rendu coupable des faits qui lui sont reprochés ou s’il se trouvait, à cette heure-là, en train de déjeuner avec sa fille.

Je ne sais pas – mais cela, en revanche, il serait bon que l’on puisse le savoir sans tarder – comment une femme de chambre aurait pu s’introduire seule, contrairement aux usages qui, dans la plupart des grands hôtels new-yorkais, prévoient des “brigades de ménage” composées de deux personnes, dans la chambre d’un des personnages les plus surveillés de la planète.

Et je ne veux pas non plus entrer dans les considérations de basse psychologie – comme on dit basse police – qui, prétendant pénétrer dans la tête de l’intéressé et observant, par exemple, que le numéro de la fameuse chambre (2806) correspondait à la date (28.06) de l’ouverture de la primaire socialiste dont il est l’incontestable favori, concluent à un acte manqué, un lapsus suicidaire, patati, patata.

Ce que je sais, c’est que rien au monde n’autorise à ce qu’un homme soit ainsi jeté aux chiens.

Bernard-Henri Lévy

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