1991-2000, la décennie qui hante l’Algérie

Durant dix ans, les civils ont payé au prix fort les affrontements entre les forces de sécurité et les groupes islamistes armés.

Selon les sources, le bilan varie de 60 000 à 150 000 morts.

L’ère funeste qui continue de hanter les mémoires algériennes a débuté le 26 décembre 1991. Ce jour-là, le Front islamique du salut (FIS) remporte le premier tour des législatives.

Légalisée en 1989 à la faveur de la fin du régime de parti unique, la formation politique milite pour la création d’un État islamique. Un projet redouté par l’armée, acteur politique majeur, qui, le 11 janvier 1992, décide d’annuler les élections.

Attentats

Ce « coup d’État » donne le coup d’envoi d’une guérilla qui se muera en guerre civile. Le conflit oppose les forces de sécurité au bras armé du FIS, l’Armée islamique du salut (AIS) ainsi qu’à d’autres groupes islamistes armés.

Parmi ces derniers, le Groupe islamique armé (GIA), qui agit surtout dans les secteurs urbains, ou le Mouvement islamique armé (MIA), réputé infiltré par des services secrets.

Les civils deviennent rapidement les victimes d’un conflit qui durera dix ans et qui fera entre 60?000 morts, selon le bilan officiel, et 150?000, d’après les sources indépendantes.

Le 26 août 1992, une explosion à l’aéroport d’Alger tue 9 personnes. C’est le premier d’une longue liste d’attentats touchant la population. En janvier 1995, les chancelleries occidentales avancent le chiffre de mille morts par semaine.

MARIANNE MEUNIER

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