Théorie du complot et régression démocratique

On aura donc tout entendu depuis que Dominique Strauss-Kahn a été interpellé, samedi 14 mai, par la police new-yorkaise, puis inculpé d’agression sexuelle, de séquestration et de tentative de viol. Comme si le caractère extraordinaire de cette affaire et la situation ahurissante – et dramatique – dans laquelle se retrouve l’ancien directeur général du Fonds monétaire international justifiaient, par ricochet, les explications les plus extravagantes.

Dès dimanche, en effet, l’hypothèse d’une machination destinée à abattre M. Strauss-Kahn s’est répandue, notamment sur Internet, comme une traînée de poudre. L’imagination étant sans limite, les spéculations les plus farfelues ont donc été échafaudées : depuis la main de la CIA jusqu’à celle de rivaux au sein du FMI, depuis le bras des grandes banques américaines ou des intérêts financiers menacés par la volonté régulatrice de DSK, depuis les menées occultes de quelque “cabinet noir” proche de l’Elysée, voire de concurrents socialistes, pour écarter un candidat trop dangereux à l’élection présidentielle de 2012.

Le Monde

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