Le peintre Lucian Freud s’est éteint

22.07.2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

affiche de l’expo Lucian Freud de 2010 © Centre Georges Pompidou

Le peintre britannique Lucian Freud est décédé mercredi soir à son domicile de Londres, à l’âge de 88 ans. Petit-fils du psychanalyste Sigmund Freud, il était célèbre pour ses nus et ses autoportraits.

Né en 1922 à Berlin, il émigre à Londres avec ses parents en 1934 pour fuir le régime nazi. Quatre ans plus tard, son célèbre grand-père les rejoint pour s’éteindre en 1939, année où le peintre obtient la nationalité britannique.

Figuratif, Lucian Freud est obsédé par le rendu de la chair, il peint des nus, corps crus et imparfaits. Le critique d’art Philippe Dagen, écrivait de lui dans un article du journal Le Monde à l’occasion de la première rétrospective du peintre au Centre Georges Pompidou à Paris en 1987 : “ce Freud-ci a l’Eros morose, et même un rien morbide. Ses nus connaissent la déliquescence des chairs, l’invasion de la graisse et les vergetures“.

Vingt-trois ans après, en 2010, le Centre Georges Pompidou lui consacre une nouvelle rétrospective, ce qui du vivant d’un artiste est rare. A noter, cette seconde exposition suscitera des réactions mitigées dans le cercle des critiques d’art. Toujours dans les colonnes du Monde, le même Philippe Dagen, dans un article intitulé Lucian Freud, peintre académique de l’obscène, donne la recette pour composer un tableau à la manière du peintre. Il dénonce alors un travail à la mécanique bien huilée : ” On doit admirer la constance et la lucidité de l’artiste, qui a compris que, dans la société actuelle, le but suprême est d’imposer une marque […] Mais non, ce n’est pas de la grande peinture. Ce n’en est que le simulacre, fondé sur l’académisation conjointe de l’obscénité et du matiérisme.

Une opinion sans doute en écho au fait que Lucian Freud était devenu, durant les dernières décennies, l’artiste vivant le plus cher au monde. Son tableau “Benefits supervisor sleeping“, datant de 1995, nu d’une femme obèse avec des escarres assoupie sur un canapé, s’est par exemple vendu à 34 millions de dollars en 2008.

France culture

Print Friendly, PDF & Email