Entretien avec Gregorio Manzur : Le véritable esprit du tai-chi

Psychologies : Qu’est-ce que le tai-chi, comment le définiriez-vous ?

Selon la tradition taoïste, le tai-chi est né de l’observation du comportement d’attaque et de défense de six animaux : le cerf, l’ours, le singe, le tigre, la grue et le serpent. Il s’agit donc à l’origine d’un art martial, composé de cent huit mouvements circulaires qui s’enchaînent. L’interprétation traditionnelle du tai-chi parle de l’art de combat « du faîte suprême » ; le faîte étant, comme vous le savez, la poutre qui soutient l’ensemble du toit d’une bâtisse. On peut donc dire que cette discipline est à la fois une gymnastique de santé, un art martial et une voie spirituelle. Car l’objectif du tai-chi est d’affiner son énergie vitale – le chi – et, ainsi, d’ouvrir sa conscience à une dimension supérieure. Pour les taoïstes, l’homme est un intermédiaire entre le ciel et la terre ; pour retrouver sa vraie nature, il lui faut sortir de l’agitation du corps et de l’esprit pour retrouver ce que l’on appelle le « ciel antérieur », c’est-à-dire un état de paix intérieure qui lui permet de vivre en harmonie avec l’extérieur. Pour cela, on a recours à deux pratiques complémentaires qui consiste à raffiner le chi : l’une, dynamique, par les mouvements ; l’autre statique, par la méditation, le channa (zazen).

Flavia Mazelin Salvi

 

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