L’intervention militaire internationale dans le ciel libyen a été jusqu’ici majoritairement américaine, notamment pour des raisons techniques : la France, qui aspirait à un rôle moteur avec la Grande-Bretagne, était mal outillée pour assurer dans l’urgence la coordination d’une coalition multinationale incluant un partenaire aussi dominant que les Etats-Unis. Mais l’US Air Force et l’US Navy, qui exercent le commandement opérationnel et ont assuré plus de la moitié des frappes, vont passer la main à l’OTAN – ce que la France avait cherché jusqu’au bout à éviter…
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Actualisé au 25 mars 2011
En dépit d’un lancement en fanfare, la participation française aux combats a été relativement modérée, et cantonnée pour l’essentiel à la région de Benghazi, avec des frappes très sélectives, qui ont détruit moins d’une dizaine de blindés, une piste d’aviation, ainsi qu’un aéronef de l’armée libyenne. L’état-major français insiste cependant sur le « rôle majeur » joué par ses forces, et sur la baisse importante du nombre des victimes civiles, qui était le but recherché. Il a fait valoir également que « la délivrance de l’armement est loin d’être systématique » [1], en raison de la dispersion des forces pro-Kadhafi et de leur imbrication avec la population civile.
Le commandement stratégique de l’opération, côté français, est assuré par le Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), installé dans les sous-sols du ministère de la défense, à Paris. Les vols sont coordonnés par le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), basé à Lyon. L’entrée en ligne depuis mardi du Charles-de-Gaulle, seul porte-avions européen à propulsion nucléaire, a donné plus de visibilité au dispositif français.
Mais, explique la lettre TTU, spécialisée dans les questions de défense [2], « concrètement, pour la France, l’implication de l’OTAN dans les opérations va obliger à systématiquement effectuer de lourdes planifications et à coordonner les opérations (partage des cibles, des temps et des altitudes de vol…). Le retrait américain va, quant à lui, impliquer le transfert des commandements du Mount Whitney et de Stuttgart vers trois pôles : Naples (qui comprend notamment l’état-major de composante maritime), Izmir (CC Air HQ) et Mons (siège du commandement militaire global de l’OTAN) ».