Corps et métissages dans l’anthropo-sociologie générative critique de Georges Balandier

L’œuvre de Georges Balandier dans les sciences sociales est considérable, non seulement par le nombre de publications, mais plus encore par les avancées originales qu’elle produit dans les connaissances anthropo-sociologiques du social et de la culture au moyen d’une approche générative. C’est la genèse de cette épistémologie générative qui est ici construite en fragmentant sa vie intellectuelle en périodes. Ceci permet de comprendre comment la production d’une approche singulière, naît du croisement de données personnelles, de découvertes de terrain et de débats intellectuels qui traversent une vie. Puis il est possible de lire son travail à travers les notions de « corps » et de « métissages », transversales à sa pensée, dans la mesure où elles rendent compte de la dynamique du social et de la culture, née de la tension entre tradition/modernité, ordre/désordre, dominants/dominés, nature/culture.

« Penser une société, une culture, c’est nécessairement traiter de l’homme en fonction de sa condition, de sa personnalité, mais aussi et peut-être surtout de son corps ; (…) le corps est la première référence pour l’individu. On existe par lui, on accède par lui aux mondes extérieurs, ceux de la nature, des choses et des autres hommes. On peut dire que, d’une certaine façon, l’histoire des cultures est – en tant qu’anthropologue je prends le risque de cette affirmation – pour une part, l’histoire des corps, une histoire du corps. »
(Balandier G., 1991b : 7)

Yves Le Pogam

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