Comment la littérature change le monde – Dostoïevski, Péguy, Salomé, Levi, Darwich

La littérature, pour paraphraser Baudelaire, est le “meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité” : elle est ce “sanglot qui roule d’âge en âge”, témoignant de la condition humaine, en même temps que ce “flambeau” qui, en projetant sur toute chose une lumière spéciale, nous rend capable de changer de regard, et peut-être ultimement de transformer le monde, ou de “changer la vie”, comme disait Rimbaud.

La question se pose néanmoins de savoir si la plume peut combattre l’épée et si la littérature porte en elle assez d’idéal pour accomplir une mission pacificatrice et civilisatrice. Peut-être sa vertu transformatrice s’exprime-t-elle d’abord, pour chacun, dans l’opération même de la lecture et le travail de défamiliarisation qu’elle implique.
Toute grande œuvre littéraire serait en ce sens “engagée”, pour autant qu’elle entre en résonance avec le souci éthique qui est inséparable de l’expérience humaine et de ses remous historiques.

Mahmoud Darwich

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