Résumé
Les romanciers et écrivains des XVIIIe et XIXe siècles ont-ils fait de la sociologie sans le savoir comme Monsieur Jourdain faisait de la prose ? Les sociologues sont-ils appelés, pour être lus et appréciés, à user de la rhétorique pour verbaliser, analyser, interpréter et expliquer le réel ? Depuis longtemps les frontières entre la littérature et la sociologie questionnent sur leur caractère étanche ou semi-ouvert, sachant que l’ethnographie, première étape du processus de recherche, n’est pas l’apanage des sciences humaines alors que des morceaux tout à fait de niveau issus des littératures sont de véritables chef-d’œuvres sociologiques. Ce colloque se fixe comme objectif d’expliciter cette relation « incestueuse » entre la littérature et la sociologie en débrouillant les frontières qui les séparent, les enjeux qui les animent et en fin de compte de s’interroger sur la complémentarité et les distances qui les ajustent. Le débat contradictoire, nous semble-t-il, mérite d’être initié utilement à l’occasion de ce colloque que nous espérons fructueux.