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Ecrivain, journaliste, collaborateur du Monde des livres, Pierre Assouline aime et respecte le travail des traducteurs. Comme il le dit en conclusion de son rapport, “la traduction est la langue commune de l’Europe : il faut lui donner les moyens de son ambition ou renoncer à ce leitmotiv”. Le message est limpide.
Au terme de cette enquête qu’il a mené sur deux ans et demi et qui ne traite que de la traduction littéraire (par opposition à la traduction commerciale), le rapporteur fait plusieurs préconisations au CNL. Au premier chef, il lui recommande de participer à la création et au financement d’un grand portail Internet de la traduction en France, où toutes les aides, toutes les formations, toutes les informations pratiques sur le sujet soit présentes et surtout de faire en sorte que ce portail soit très bien référencé.
13 % DES TRADUCTIONS FAITES DANS LE MONDE, LE SONT EN FRANCE
Sur la situation du traducteur en France, deux constats s’imposent. En trente ans, la profession s’est fortement féminisée. Elle s’est aussi très fortement professionnalisée, avec la création de cursus spécialisés. Autrefois, on devenait souvent traducteur sur le tas et aussi par relation. Cette professionnalisation s’est accompagnée d’une anglicisation du métier. “Aujourd’hui, il y a trop de d’anglicistes”, constate le rapporteur. En parallèle, on note une pénurie de traducteurs pour les langues dites rares. Pour trouver un traducteur du hongrois vers le français, un éditeur a dû récemment aller jusqu’en Finlande pour trouver cette perle rare ! Ce constat vaut aussi pour le chinois, le turc et la situation s’aggrave plus la langue recherchée est exotique.