C’est un document de Wikileaks. Un document publié dans le Monde daté de ce mercredi : il apparaît que dès 2006 des diplomates américains pointaient très clairement les limites et les dangers de la filière nucléaire japonaise. Au moment où 4 centrales recevaient l’autorisation d’utiliser le fameux combustible Mox, le rapport dresse un constat sévère sur le nucléaire japonais : la libéralisation du marché de l’Energie et la compétition entre les compagnies ont entrainé une baisse du niveau de sécurité au profit de la productivité et de la compétitivité, des données ont été falsifiées et des incidents dissimulés. Des scandales ressortis aujourd’hui avec la catastrophe de Fukushima.
Comment a-t-on pu passer à ce point à coté des graves défaillances du système ?
Et dès lors comment ne pas s’interroger sur notre niveau d’information en France en Europe ? Le secret nucléaire, encore défendu par certain, est-il réellement nécessaire ? Ou pour le formuler autrement quelle « dose » de secret peut-on encore nous faire admettre ?
Ce qui est en tout cas certain aujourd’hui c’est que l’absence de transparence nourrit les inquiétudes, les comportements irrationnels, pensons que les compteurs Geiger se vendent très bien en France ces jours ci, et la paranoïa. Dans ce domaine le nucléaire (Etat, industries, lobbies) a un lourd passif. Peut-on rompre avec cette tradition ?
Enfin, le problème du nucléaire, et de l’information sur les risques technologique en général, nous pose une vaste question : quel est le sens d’une démocratie qui n’informe pas ces citoyens ?