Maxime Rodinson (1915-2004)

1Avec la disparition de Maxime Rodinson, décédé à Marseille le 23 mai 2004, le monde de la recherche en sciences humaines et sociales sur l’islam, mais aussi le camp de la justice et de la paix entre Israéliens et Palestiniens, viennent de subir une lourde perte, dont on n’a pas fini de mesurer toutes les dimensions.

2Maxime Rodinson est né en 1915 à Paris, près de l’avenue des Gobelins, dans une modeste famille d’origine juive convertie au socialisme, émigrée de Russie, en 1885 pour son père, syndicaliste qui avait fui le service militaire tsariste, et en 1902 pour sa mère. Maxime Rodinson avait cinq ans quand ses parents, ouvriers tailleurs de vêtements imperméables, adhérèrent au Parti communiste français récemment constitué. On n’avait guère le loisir, dans la famille Rodinson, de s’occuper beaucoup de l’instruction des deux enfants. Aussi, une fois passé le certificat d’études et quitté le «cours complémentaire», le jeune Maxime devint-il garçon de courses dans une société de transport. Ses rares distractions étaient la chorale du Parti, que sa sœur fréquentait et où elle l’emmenait parfois (Maxime Rodinson en gardera toute sa vie le goût des chansons populaires, dont il connaissait par cœur une quantité époustouflante) et l’apprentissage autodidacte du grec et du latin, cette dernière langue grâce aux petits fascicules bon marché d’un certain M. Pagot intitulés «Le latin par la joie».

Jean-Pierre Digard

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