« Les silences de Paris est une pièce radiophonique sur la vie dans la capitale durant la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la Libération diffusée sur les ondes le 30 avril 1949. […]
La musique et le bruitage y jouent un rôle très important puisque les silences de Paris –en quelque sorte une figure inédite des mystères de Paris- n’existent qu’en contrepoint aux bruits qui accompagnent la prise de la ville, l’Occupation, les discours des responsables politiques, la vie quotidienne des Parisiens, les bombardements, les combats de la Libération. Ces bruits illustrent donc le cours des événements et témoignent de ce que les habitants ont vécu : car, comme le dit le protagoniste qui n’a pas vu grand-chose des événements majeurs mais qui a beaucoup entendu : « c’était un temps pour l’oreille. […] Il a fallu se faire, si j’ose dire, une morale acoustique ».
Ce personnage, le bouquiniste, sa famille et son chat, Prosper, assurent l’unicité de la pièce : comme il a décidé de ne pas prendre part à l’exode et de demeurer dans la capitale, il commente les événements et livre en même temps ses réflexions sur la situation et les réactions de certains de ses concitoyens. […]
Cette pièce radiophonique est, sur un mode mineur, un pendant de La Peste : si la résistance à l’épidémie est vécue par les protagonistes de manière active, celle du bouquiniste est plus passive ; sans pour autant atteindre à la description du mal par Rieux, la phénoménologie du quotidien de l’Occupation est fidèle à la réalité. »
Raymond Ray-Crosier et Maurice Weyembergh
Les Silences de Paris est accompagné d’extraits d’articles d’Albert Camus publiés dans le journal Combat, ainsi qu’à des archives d’époque.
Les Silences de Paris ainsi que les articles d’Albert Camus parus dans Combat sont publiés chez Gallimard.