« À dix jours de voyage d’Augila, il y a également une colline de sel et une source, les palmiers y poussent abondamment comme ils le font près des autres collines de sel. Cette région est habitée par un peuple appelé Garamantes, un peuple très puissant, qui recouvre le sel avec de la boue pour y semer ensuite ses cultures. C’est de là que la route est la plus courte vers le pays des Lotophages, un voyage de trente jours. Dans le pays des Garamantes, on trouve des taureaux qui, lorsqu’ils paissent, marchent à reculons. Ils agissent ainsi parce que leurs cornes s’avancent tant vers l’avant de leur tête que, s’ils avançaient en paissant, leurs cornes se planteraient dans le sol. Ce n’est qu’en cela qu’ils diffèrent des autres taureaux, ainsi que par l’épaisseur et la dureté de leur cuir. Les Garamantes ont des chariots attelés à quatre chevaux, sur lesquels ils pourchassent les Éthiopiens Troglodytes qui, de tous les peuples dont l’écho ait pu parvenir à vos oreilles, est celui dont les pieds sont, de loin, les plus rapides. Les Troglodytes se nourrissent de serpents, de lézards et d’autres reptiles du même genre. Leur langage, contrairement à celui des autres peuples, ressemble à des couinements de chauve souris… » Ce chapitre d’Hérodote (IV.183) est la seule mention qu’il fit du peuple des Garamantes, mais celui-ci a cependant une existence historique parfaitement attestée.
Gabriel Camps fait ici le point sur les sources littéraires mais surtout sur les fouilles archéologiques qui nous permettent aujourd’hui de mieux connaître ce peuple du Fezzan antique.