Ou l’émergence de l’économie de la débrouille et de la circulation.
On a tendance à penser la mondialisation comme un phénomène principalement économique, puis politique, voire idéologique, alors qu’à la base, il y a d’abord une révolution technique extrêmement importante qui accélère des dynamiques sociales trop souvent minorées : la diminution de la distance (et pas seulement spatiale) par les progrès du transport et de la communication. Le passage au Web 2.0, par exemple, a entraîné la prolifération des réseaux sociaux en permettant aux internautes, quelque soit leur degré de connaissances techniques, de s’approprier les nouvelles fonctionnalités du web, d’échanger, d’interagir, d’amplifier une information ou de produire la leur, bref, de devenir actifs, ainsi que nous l’a montré l’année écoulée, le « 2011 arabe ». Dans un autre domaine, mais avec des conséquences sociologiques proches, les évolutions technologiques dans le fret et le transbordement ont permis de réduire incroyablement les coûts de transport de marchandises pour le plus grand bonheur des commerçants, les « géants » comme les « petits », notamment les marchands ambulants qui vendent, sur les trottoirs de Casablanca, Alger ou Dakar, les produits du trabendo1, souvent « made in China », gagnant ainsi jusqu’à cinq fois plus qu’un ouvrier de leur pays.
Source originale de l’article: http://www.cjb.ma/123-edito/1747-la-mondialisation-par-le-bas-au-maroc-1747.html