
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1)
Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté d’expression ». Lorsqu’on voit une telle affiche, on n’a qu’un envie : s’inscrire pour y participer et pouvoir baigner pendant toute une journée en compagnie d’un gotha mondial de la liberté d’expression. L’absence de Chomsky et quelques autres aurait dû me mettre la puce à l’oreille et me faire préférer passer la journée au Monoprix du coin. L’organisation du colloque par la délégation suédoise (Julian Assange ? Ca vous dit quelque chose ?) et son comportement aura été le dernier clou sur le cercueil de mes illusions. Quant au contenu général des exposés, que dire, sinon qu’après avoir passé une journée entière, autant vous en faire le compte-rendu…
A l’issue donc d’une journée de conférences et de quelques courtes séances de questions/réponses avec la salle, la première impression que laisse ce colloque est qu’il aurait pu être rebaptisé « comment asséner des énormités devant un parterre de personnalités sans provoquer la moindre réaction », car le constat est clair : l’UNESCO a été l’objet d’une tentative de manipulation destinée à transformer une des dernières organisations internationales « indépendantes » en un vecteur de propagande supplémentaire sous couvert de lutte pour la « liberté d’expression », présentée comme une nouvelle mission. Le tout devant – et avec l’apparent assentiment – d’une salle de conférence pleine à craquer de personnalités de tous horizons. A peine quelques voix discordantes dans la salle se sont fait entendre devant une avalanche de platitudes, d’amalgames et d’incohérences entrecoupés de quelques rares moments de vérité (mais un coup de chapeau malgré tout au modérateur, Helge Ronning, professeur au département Médias de Communication de l’université d’Oslo)
Parmi les intervenants, on a retrouvé notamment l’ineffable Jean-François Julliard (secrétaire général de Reporters Sans Frontières) et, sous son air bonhomme et décontracté, genre mec sympa, le terrifiant Robert O. Boorstin (présenté comme le Directeur des affaires publiques de Google).