1. La présente étude se veut une réflexion exploratoire sur la recherche féminine. Elle s’appuie, d’une part, sur les écrits de plus en plus nombreux ces deux dernières décennies sur la question féminine, où la femme est autant productrice qu’objet d’analyse et, d’autre part, sur une expérience de cinq années menée au sein d’un groupe de recherche pluridisciplinaire multilingue spécialisé dans les études sur la femme. Il s’agit en l’occurrence du Groupe Universitaire d’Etudes Féminines (G.U.E.F) qui œuvre sous l’égide de la Faculté de Lettres de Rabat et dont l’un des principaux objectifs consiste à inventorier et centraliser les travaux et les données sur les femmes.
2. Nous commencerons notre propos en donnant un aperçu succinct sur la situation de la recherche scientifique dans notre pays. Notons d’entrée de jeu que la recherche au Maroc n’est pas un domaine aussi vierge qu’on pourrait le croire. Il existe d’abord une infrastructure de recherche et d’expérimentation tant au niveau fondamental qu’appliqué qui, pour modeste qu’elle soit, constitue un moyen et un atout essentiels pour progresser. Il y a ensuite le nombre non négligeable des chercheurs : l’Annuaire des Chercheurs, publié en 1997 par le Centre National de Coordination et de Planification de la Recherche Scientifique et Technique (CNCPRS), recense près de 7.000 chercheurs (6.941 exactement) appartenant à près de 200 institutions (165 pour être précis). Ce même centre a identifié 910 unités de recherche1 dont 337 pour la ville de Rabat.