Alors que la Tunisie doit organiser son avenir après la chute du dictateur Zine El-Abidine Ben Ali (lire « En Tunisie, les soubresauts de la révolution »), une clameur de liberté s’élève depuis le début du mois d’avril dans nombre de villes de Syrie, avec des appels de plus en plus déterminés à la chute du pouvoir. Le président Bachar Al-Assad se bat pour sa survie politique et pour celle du régime instauré par son père en 1970. L’heure a-t-elle sonné pour la dynastie Al-Assad ? L’intervention militaire contre les opposants, à Deraa et dans d’autres villes, indique que le régime a fait le choix de la violence.
Absorbé par sa lutte contre les menaces extérieures et par les crises régionales, le président syrien Bachar Al-Assad pensait son pays à l’abri de la vague qui submergeait les autres Etats arabes. Il allait jusqu’à déclarer dans un entretien au Wall Street Journal, le 31 janvier, en réponse à une question sur les similitudes entre l’Egypte et la Syrie : « Vous devez changer de point de vue et vous demander pourquoi la Syrie est stable, alors même que nous nous trouvons dans un contexte plus difficile. L’Egypte a été soutenue financièrement par les Etats-Unis alors que nous subissons un embargo de la plupart des pays du monde. (…) Malgré tout cela, notre peuple ne se soulève pas. Il ne s’agit pas seulement des besoins de base ou de la réforme. Il s’agit d’idéologie, de vos convictions, de la cause que vous défendez. Il existe une grande différence entre le fait de défendre une cause et un vide idéologique. »